Mois : septembre 2025

On ne dessine plus comme avant (et c’est tant mieux !)

Vous vous souvenez de cette sensation frustrante de dessiner à la souris ? Moi oui. Aujourd’hui, la tablette graphique a changé la donne pour tous les créatifs. Que vous griffonniez vos premières illustrations, retouchiez des photos le dimanche ou conceviez des interfaces du matin au soir, cet outil est devenu aussi naturel qu’un crayon… mais en mille fois plus puissant.

Et le marché le confirme : entre 0,53 milliard de dollars selon Verified Market Research et 2,5 milliards selon Dataintelo pour 2023 (oui, les méthodos de calcul divergent pas mal !), avec une croissance annuelle qui oscille entre 9,8% et 11,5%. Bref, on n’est pas les seuls à avoir craqué.

Mais voilà, choisir SA tablette graphique en 2025, c’est un peu comme commander un café chez Starbucks : les options sont infinies et on peut vite se perdre. Pen tablet, pen display, iPad Pro… Allez, on démêle tout ça ensemble.

Trois familles, trois philosophies

1) Les pen tablets : l’efficacité discrète

Commençons par les pen tablets, ces tablettes sans écran dont la Wacom Intuos Pro reste la star. Alors oui, au début c’est bizarre : on dessine en bas, on regarde en haut. Mais croyez-moi, après quelques heures, votre cerveau fait le lien et c’est magique.

La nouvelle Intuos Pro 2025 tient 16 heures en Bluetooth — de quoi survivre à vos sessions marathon de création. Et puis soyons honnêtes : c’est moins cher qu’un pen display, plus léger, et certains pros ne jurent que par ça. Pourquoi ? Parce qu’ils gardent une posture droite et leur écran principal reste nickel pour les couleurs.

2) Les pen displays : le plaisir de dessiner « pour de vrai »

Ah, les pen displays… La Wacom Cintiq, la Huion Kamvas, la XP-Pen Artist… C’est un peu le rêve de tout créatif : dessiner directement sur l’écran, voir son trait apparaître sous la pointe du stylet. La nouvelle Cintiq Pro 27, c’est carrément de la folie : 4K, 120 Hz, une latence de 10-12 ms (imperceptible, vraiment), et des couleurs à tomber (99% Adobe RGB pour les geeks de la colorimétrie).

J’ai testé la sensation sur les nouveaux modèles 2025 avec leur verre gravé anti-reflet… On a vraiment l’impression de dessiner sur du papier grain fin. C’est troublant !

3) L’iPad Pro : le couteau suisse créatif

Et puis il y a l’iPad Pro M4 avec son Apple Pencil Pro. Là, on change de philosophie : ultra-portable, autonome, avec des apps comme Procreate qui sont juste… wouah. Le nouveau Pencil Pro, c’est de la science-fiction : vous pressez pour changer d’outil, vous le faites tourner pour orienter votre pinceau, et il vibre légèrement pour confirmer vos actions. Avec ses 9 ms de latence et son écran 120 Hz, c’est fluide comme jamais.

Bon, soyons clairs : pour du gros projet Photoshop avec 200 calques, on repassera. Mais pour croquer dans le métro ou montrer des concepts à un client autour d’un café ? Imbattable.

Les specs techniques (sans migraine, promis)

Cette histoire de niveaux de pression

Alors, 8192 ou 16384 niveaux ? Wacom et Huion restent sur 8192, XP-Pen monte à 16384 sur son Artist Pro 16 Gen 2. Mon avis ? Si vous êtes débutant, vous ne verrez même pas la différence. Si vous êtes pro et que vous adorez les dégradés ultra-subtils façon aquarelle… peut-être que ça vaut le coup. Mais franchement, 8192 c’est déjà énorme.

Le tilt, ce héros méconnu

Le tilt à ±60°, c’est ce qui fait que quand vous penchez votre stylet, le trait s’élargit comme avec un vrai crayon. Sans ça, impossible de faire de beaux ombrages ou de varier ses traits naturellement. Heureusement, c’est devenu standard partout.

La course à la résolution

5080 LPI, plus de 200 PPS… OK, en français : votre tablette capte chaque micro-mouvement avec une précision de chirurgien. Même vos gribouillis nerveux pendant une réunion Zoom seront parfaitement retranscrits.

L’écran, c’est (presque) tout

Les écrans 2025, c’est du bonbon pour les yeux. Les dalles laminées ont tué la parallaxe — vous savez, ce décalage énervant entre le stylet et le trait. Maintenant, le trait apparaît pile sous la pointe. Les Cintiq Pro avec leur verre gravé, les XP-Pen avec leur traitement anti-reflet… On a vraiment progressé.

Pour les couleurs, petit topo rapide : sRGB pour le web (les nouveaux Cintiq 16/24 font 100%), Adobe RGB pour l’impression, DCI-P3 pour la vidéo. Si vous bossez pour Instagram, le sRGB suffit largement. Si vous préparez une expo, visez l’Adobe RGB.

Les logiciels : vos nouveaux meilleurs amis

Côté logiciels, c’est buffet à volonté. Adobe Creative Cloud reste incontournable (Photoshop, Illustrator, Fresco), mais Clip Studio Paint cartonne chez les mangakas, Krita impressionne (et c’est gratuit !), et Blender révolutionne la 3D.

Le truc cool en 2025 ? L’IA s’invite partout. Des pinceaux qui devinent où vous voulez aller, des fonds générés automatiquement, des colorisations intelligentes… C’est parfois gadget, parfois bluffant. Et avec le cloud, on commence un truc sur iPad dans le RER, on le peaufine sur la Cintiq au bureau. Le futur, quoi.

iPad Pro vs Pen Display : le match

Soyons francs : comparer un iPad Pro et une Cintiq, c’est comparer une moto et une voiture. Les deux roulent, mais…

L’iPad Pro, c’est la liberté totale. Vous dessinez au parc, dans l’avion, sur votre canapé. Les apps sont optimisées, tout est fluide, c’est un plaisir. Mais essayez de gérer un projet d’illustration de 100 Mo avec 50 calques… Ça rame.

Le pen display, c’est la puissance brute. 20 boutons programmables sur une Kamvas Pro 24, un écran 27 pouces pour voir l’ensemble de votre création, une colorimétrie pro… Mais bon courage pour l’emmener au café du coin.

Mon conseil ? Si vous pouvez, prenez les deux. Un iPad pour la mobilité, un pen display pour le bureau. Si vous devez choisir, posez-vous LA question : vous bossez où, le plus souvent ?

Le guide d’achat sans prise de tête

Vous débutez ? (Budget < 300€)

Franchement, une Wacom One ou une Huion Inspiroy fera très bien l’affaire. Pas la peine de claquer 2000 balles avant de savoir si vous allez accrocher. Ces modèles ont tout ce qu’il faut pour apprendre et s’amuser.

Étudiant ou freelance junior ? (600-1300€)

Là, on commence à parler sérieux. La XP-Pen Artist Pro 16 Gen 2 avec ses 16384 niveaux, ou la Huion Kamvas 16/24… C’est le sweet spot qualité/prix. Vous aurez un outil pro sans vendre un rein.

Pro confirmé ? (1500-3500€)

Wacom Cintiq Pro 24 ou 27. Point. Oui c’est cher, mais c’est du matos qui tient 5-7 ans easy, avec une précision et une fiabilité au top. Divisez le prix par le nombre de jours d’utilisation, ça relativise.

Team mobilité ?

iPad Pro M4 + Apple Pencil Pro, environ 1500-2000€ selon la config. Parfait pour les digital nomads et ceux qui pitchent souvent.

Les vrais avantages (et les petits pièges)

Ce qui change la vie

• Plus jamais de crampe à force de cliquer
• Ctrl+Z à l’infini (adieu gomme qui troue le papier)
• Des traits impossibles à la main (lignes parfaites, cercles parfaits…)
• Partage instantané avec les clients (fini le scan pourri)
• Économies sur le long terme (plus de matos à racheter)

Les trucs qu’on vous dit pas

• La première semaine, c’est bizarre (surtout sur pen tablet)
• Vos yeux vont morfler si vous n’avez pas un bon éclairage
• La tentation de tout refaire 50 fois (parce qu’on peut)
• L’obsolescence programmée existe aussi ici
• Le syndrome de l’outil magique (« j’achète une Cintiq = je deviens Miyazaki »)

Et demain ?

L’avenir s’annonce dingue. On parle d’écrans pliables (imaginez transporter un 24 pouces dans votre sac), de latence zéro, d’IA qui comprend vos intentions… Mais bon, déjà aujourd’hui, on a de quoi faire.

Le plus important ? Trouvez l’outil qui VOUS correspond. Pas celui que votre youtubeur préféré utilise, pas le plus cher, pas le plus hype. Celui qui va vous donner envie de créer tous les jours.

Ma checklist perso avant d’acheter

✓ C’est pour quoi faire, vraiment ? (Soyez honnête)
✓ Où je vais l’utiliser le plus ?
✓ Mon budget max (avec les accessoires !)
✓ Est-ce que je peux tester quelque part ?
✓ Mes logiciels sont compatibles ?
✓ J’ai la place sur mon bureau ?

Les questions qu’on me pose tout le temps